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Dans le cadre de sa stratégie de diversification, le chantier naval breton a présenté le 26 novembre un nouveau câblier de pose et de réparation dont il compte bien faire le remplaçant du Raymond Croze. Orange Marine a annoncé récemment vouloir lui substituer un navire neuf.

« Nous sommes en mesure de remettre une offre compétitive qui préserverait une part française dans cet investissement porté par une grande entreprise tricolore ». Vincent Faujour, à la tête du groupe Piriou depuis février, ne s’embarrasse des précautions de langage. Il prend à la fois au mot ceux les dirigeants du pays alors que des engagements de souveraineté industrielle ont été émis au plus haut niveau de l’exécutif français. Et il rebondit sur une annonce récente selon laquelle Orange Marine envisagerait de remplacer certains navires par des constructions plus performantes au plan opérationnel mais également environnemental.

Bien qu’ayant anticipé les réglementations avec une flotte propulsée avec un fuel à basse teneur de soufre et en propulsion diesel-électrique, la filiale du groupe Orange spécialisée dans la pose et maintenance de câbles sous-marins a en effet certains navires de sa flotte touchés par l’âge. Le Raymond Croze, positionné à Toulon et spécialisé dans la maintenance, en fait partie.

Conçu et développé par le département Ingénierie de Piriouà Concarneau, « avec plusieurs industriels français », le navire de 100 m de long et 18 m de large pourra aussi bien assurer la pose d’un câble sur champ éolien que de réparer un câble endommagé sur le plateau continental ou en plein océan, indique l’entreprise. « Il vise à faciliter les opérations de maintenance, optimiser les charges d’exploitation et de répondre aux enjeux de sécurité ainsi qu’aux nouvelles normes environnementales ».

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Jusqu’à 1 000 t de câbles

La carène « élancée », issue d’une version qui a déjà été éprouvée, a été retravaillée afin d’intégrer des critères de confort de l’équipage (le câblier peut accueillir jusqu’à  75 personnes), les contraintes de travaux sur câble tout en assurant une puissance mais avec une consommation maîtrisée et des coûts de maintenance réduits. Le navire ne devrait pas consommer plus de 10 t par jour de gasoil à un vitesse de 12,5 nœuds. Il est, en cela, déjà conforme à la réglementation IMO III.

Equipé de deux cuves de stockage, il peut embarquer et traiter jusqu’à 1 000 tonnes de câbles (puissance ou fibre optique). L'un d'eux est également équipé d'un carrousel pour déployer les câbles électriques. La salle du ROV, intégrée dans les superstructures, constitue une protection contre les intempéries pour le ROV et permet un déploiement dans de bonnes conditions de sécurité, indique le communiqué.

A.D.

 

Prolongation de l'accord ACMA 2017 jusqu'à la fin décembre 2025

Orange Marine a annoncé la semaine dernière que l’accord coopératif de maintenance sous-marine à but non lucratif avait été prolongé jusqu’en 2025. L’ACMA (plus de 60 membres) fédère des entreprises spécialisées dans l'exploitation et la maintenance des câbles de communication et d'énergie sous-marins, ainsi que des opérateurs de plateformes pétrolières et gazières, opérant dans l'Atlantique, la mer du Nord et le sud-est de l'océan Pacifique.

Dans le cadre de cet accord, Orange Marine (activités maritimes liées aux câbles sous-marins) intervient en tant que fournisseur de services de maintenance dans la zone atlantique aux côtés de Global Marine (solutions d'installation et de maintenance de câbles sous-marins en fibre optique pour les secteurs des télécommunications et du pétrole et du gaz).

Orange Marine opère trois câbliers sous pavillon français (Rif) – le René Descartes, exploité pour la pose, le Raymond Croze, pour la maintenance et le Pierre de Fermat, à Brest, qui peut à la fois effectuer de la maintenance et de la pose– tandis que Elettra, la filiale italienne, exploite les câbliers Teliri et Antonio Meucci, ainsi que le navire de survey Urbano Monti. Les six navires ont posé plus de 220 000 km de câbles à fibre optique et ont effectué près de 550 réparations.