
A.P Møller-Maersk a, via sa filiale Maersk Oil Trading, officialisé un nouvel accord, avec l’américain PBF Logistics LP, pour la production et le stockage de carburant à 0,5 % de soufre sur son installation du New Jersey. Comment pallier toute problématique d'approvisionnement...
C’est désormais un fait. Maersk n’a jamais été un fervent partisan des dispositifs d’épuration des gaz, de type scrubbers, pour se conformer à la réglementation sur la teneur en soufre plafonnée à 0,5 %. Très rapidement, le leader mondial du transport de conteneurs a manifesté sa préférence pour une stratégie d'approvisionnement de sa flotte en fuels légers et s’est organisé en conséquence.
Pour pallier toute problématique d'approvisionnement, le groupe est allé jusqu'à investir dans le stockage. Ainsi, en août 2018, il annonçait un accord avec le spécialiste néerlandais des terminaux de stockage, Royal Vopak, en vue de développer une installation de soutage en fuel léger de 2,3 Mt au terminal Vopak Europoort à Rotterdam. Elle « couvrira environ 20 % de la demande mondiale de Maersk, permettant à A.P. Møller-Maersk de livrer de l’ordre de 2,3 Mt par an de soutes », calculait alors le groupe danois, qui n’excluait pas que ces installations alimentent d’autres compagnies en carburants conformes à la réglémentation sur le soufre.
La semaine dernière, il a, via sa filiale Maersk Oil Trading, officialisé un nouvel accord, cette fois avec l’américain PBF Logistics LP (PBFX) pour traiter du fuel à 0,5 % de soufre sur le terminal de CPI Operations LLC, dans le New Jersey. Basé à Parsippany (New Jersey), PBFX détient des actifs (terminaux, pipelines, installations d'entreposage) dans le domaine du pétrole brut et des produits pétroliers raffinés. Le 1er octobre 2018, en acquérant CPI Operations LLC, l'Américain a mis la main sur un portefeuille d'installations de traitement et stockage de pétrole brut.
« 25 000 barils par jour de pétrole brut pour Maersk »
La production annuelle serait d'environ 1,25 Mt, soit une capacité permettant de répondre à environ 10 % de la demande annuelle en carburant conforme d'A.P. Moller-Maersk. « La grande majorité de notre flotte se conformera à la réglementation en utilisant des carburants à faible teneur en soufre conformes. Grâce à notre capacité de produire et d'entreposer du carburant à faible teneur en soufre sur la côte Est des États-Unis, nous prenons le contrôle de l'approvisionnement en carburant dans une zone-clef pour nous. Nous poursuivrons nos efforts pour assurer la conformité dans toutes les zones géographiques à l'horizon 2020 », a justifié la direction déclare Niels Henrik Lindegaard, responsable de Maersk Oil Trading.
« Nous réaffecterons une partie de l'installation désaffectée existante pour traiter une moyenne d'environ 25 000 barils par jour de pétrole brut pour Maersk. Cette entente se veut emblématique de la façon dont nous souhaitons maximiser le potentiel de nos actifs », a souligné Matt Lucey, vice-président directeur de PBF Logistics.
A.P. Møller-Maersk réactive ses acquisitions ces derniers jours. Le 12 février, il annonçait l'acquisition de Vandegrift Inc, un courtier en douane américain « de premier plan », signant ainsi la première acquisition de l'année dans le secteur en pleine croissance de la logistique et sur lequel s'agitent les premiers acteurs mondiaux, tel DSV qui cherche à acquérir Panalpina. « Le courtage en douane est un élément clé de la stratégie de Maersk visant à devenir une entreprise intégrée de logistique de conteneurs en fournissant des solutions de bout en bout aux clients. Cette acquisition permettra à Maersk d'enrichir son portefeuille de solutions commerciales et de renforcer sa présence logistique sur le marché nord-américain ». Vandegrift est un acteur historique du secteur – fondé en 1951 et basé à Clark (New Jersey) – et emploie 170 personnes réparties dans douze bureaux.
A.D.