La production de pétrole a chuté de 75 % en Libye en raison du blocage des terminaux pétroliers depuis le 18 janvier. La Compagnie nationale de pétrole (NOC) a indiqué que le niveau était désorlais d’un peu plus de 320 000 barils par jour (b/j), contre plus de 1,2 million avant l’intervention des forces pro-Haftar.

Des forces loyales au maréchal Khalifa Haftar bloquent depuis quelques jours les plus importants champs et ports pétroliers dans l'Est et le Sud du pays. Les exportations ont été suspendues dans les ports du « croissant pétrolier », que forment Brega, Ras Lanouf, al-Sedra, al-Hariga et Zouitina. La NOC a également indiqué la fermeture des vannes d'une station de pompage dans le Sud-Ouest du pays, entraînant l'arrêt de la production sur deux importants champs pétroliers, al-Charara et al-Feel. Les pertes engendrées par la chute de la production sont estimées à plus de 256 M$.  En bloquant les exportations de la prinicpale, si ce n’est, l'unique source de revenu pour les Libyens, les pro-Haftar entendent protester contre l'intervention turque en soutien au Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU.

Pays en proie au chaos depuis la chute de Kadhafi

Homme fort de l'Est libyen, qui contrôle aussi une partie du sud du pays, le maréchal Haftar, soutenu par la Russie, les Emirats arabes unis et l'Égypte, tente s'emparer de la capitale Tripoli, le siège du GNA. Un cessez-le-feu instauré depuis le 12 janvier à l'initiative de Moscou et Ankara est globalement respecté selon l'ONU, mais les deux belligérants s'accusent mutuellement de le violer. Des pourparlers inter-libyens, sous l’égide de l’ONU, devraient être organisés « d'ici quelques jours » à Genève.

La production avait déjà plongé à moins de 500 000 barils/jour entre 2014 et 2016 en raison des violences autour des sites pétroliers et d'une lutte d'influence entre groupes rivaux pour contrôler les champs pétroliers. Le pays est en grande instabilité depuis 2011, marquant la chute de Mouammar Kadhafi.

La rédaction