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L'Organisation des pays exportateurs de pétrole anticipe toujours une demande pétrolière mondiale en hausse dans les vingt années à venir. Une voix dissonante.

Dans son rapport annuel, le cartel prévoit une augmentation de près de 10 millions de barils par jour (Mb/j) de la demande de brut sur 25 ans, passant de 99,7 Mb/j l'an dernier à 109,3 Mb/j en 2040 puis à 109,1 Mb/j en 2045. Ces estimations de l'Opep contredisent ainsi l'idée que qu’un « pic pétrolier » aurait été déjà atteint avec la crise actuelle. Comprendre : la consommation serait déjà sur une pente descendante.

Alors que la crise sanitaire a eu un effet radical sur la demande, avec la quasi mise à l'arrêt de certains secteurs comme le transport aérien, l’Opep reste confiante. Ses prévisions se fondent sur l'hypothèse d'un retour à une croissance économique normale et à un effet de rattrapage pour les secteurs les plus affectés, comme l'aviation, le transport routier et les industries. Mais c’est la pétrochimie qui devrait tirer la demande future, indique l’organisation.

Le rapport met en outre en exergue la divergence de trajectoire dans les pays développés de l'OCDE et les pays en développement. Pour les économies plus matures, la demande pétrolière devrait atteindre un plateau entre 2022 et 2025, avant d'entamer un déclin. En revanche, la demande devrait continuer de progresser dans les autres pays, Inde en tête, tirée par l'émergence de la classe moyenne ainsi que la croissance démographique et économique.

Marge d’incertitude jusqu'à 10 Mb/j

Mais l'Opep admet que ses prévisions sont marquées par une marge d'incertitude pouvant atteindre jusqu'à 10 Mb/j pour ses prévisions à 2045, essentiellement en raison des différents scénarios de croissance économique mais aussi de l'émergence plus ou moins rapide des énergies alternatives.

« En plus du défi du changement climatique, la pandémie, la crise économique consécutive et le changement de comportement des consommateurs ont rajouté aux incertitudes existantes pour les perspectives futures de la demande et de l'offre pétrolières », doit-elle concèder.