Selon les dernières statistiques de IHS Markit sur la performance des principaux ports à conteneurs mondiaux, le nombre de mouvements de conteneurs par escale a considérablement augmenté pendant la pandémie. Le phénomène alimente la congestion.
Selon IHS Markit, un navire moyen nécessite désormais plus de 3 000 mouvements de conteneurs par escale dans les principaux ports à conteneurs mondiaux en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Cette moyenne masque de fortes disparités.
À Long Beach, la taille moyenne des escales est désormais supérieure de plus de 70 % à celle d'avant la pandémie, les terminaux traitant en moyenne plus de 7 000 mouvements par escale pour les grandes unités. À Singapour et à Yangshan (Shanghai), elle a augmenté respectivement de 27 et 23 % au cours des deux dernières années et à Felixstowe (Royaume-Uni) et Anvers (Belgique), de 18 % et 14 %.
Pression opérationnelle
Avant la pandémie, la manutention avait déjà changé de dimension mais en lien avec l'augmentation de la taille des navires et avec la rationalisation des services de lignes régulières. La forte reprise et l'imprévisibilité de la demande ont amplifié cette tendance, explique l’étude.
« La forte pression opérationnelle est causée par l'envolée des volumes de marchandises qui arrivent chargements beaucoup plus concentrés. Ce pic de demande met à rude épreuve les opérations maritimes et terrestres, allongeant les temps de séjour des marchandises, avec des effets d'entraînement sur le repositionnement des équipements et le post-acheminement, ce qui ne fait qu'aggraver le problème et alimente une congestion durable des principaux points d'accès mondiaux », explique Turloch Mooney, en charge du secteur maritime chez IHS Markit.
Un temps de chargement et de déchargement deux fois plus vite
Autre indicateur intéressant : les ports asiatiques peuvent charger ou décharger un conteneur plus de deux fois plus vite que leurs homologues nord-américains, en moyenne 27 secondes contre 76 secondes pour les grandes escales. Dans les ports nord-européens, le temps moyen est de 46 secondes.
Du fait de la faible productivité portuaire, 40 % des navires qui font escale dans les grands ports de la côte ouest de l'Amérique du Nord, doivent jeter l'ancre avant d'accoster. Ce chiffre est de 26 % en Asie du Sud-Est, de près de 23 % en Europe du Nord et de seulement 12 % en Asie du Nord-Est. La durée moyenne d'ancrage en Amérique du Nord est de 24 heures contre seulement 2 heures en Asie du Nord-Est.
La rédaction
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