Les États-Unis et l'Union européenne ont repris les discussions sur l’intégration des importations de pétrole russe dans la liste des sanctions imposées à la Russie en réaction à l’invasion de l’Ukraine le 24 février. C’est du moins ce que soutient le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

Sous une pression politique intérieure pour étendre les sanctions contre la Russie au domaine de l'énergie, largement épargné afin de ne pas déstabiliser les approvisionnnements en gaz, l'administration Biden manifeste les signes de vouloir aller plus loin dans les embargos. 

Joe Biden avait indiqué le 2 mars que « rien n'était exclu » sur le sujet. Le lendemain, des sénateurs américains, républicains comme démocrates, ont présenté un projet de loi allant dans ce sens.

« Nous parlons à nos partenaires et alliés européens pour envisager, de façon coordonnée, l'idée d'interdire l'importation de pétrole russe tout en s'assurant que subsiste un stock suffisant de pétrole sur les marchés mondiaux », a annoncé Antony Blinken, le chef de la diplomatie américainesur la chaîne CNN ces dernières heures.

Interrogée le 7 mars par le même média, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est montrée plus prudente : « nous discutons dans l'UE d'une approche stratégique sur la façon d'accélérer les investissements dans les énergies renouvelables, sur la façon de diversifier notre approvisionnement énergétique », sans mentionner explicitement l'interdiction des importations d'hydrocarbures russes.

Un brut à 100 $

Les enjeux sont plus lourds pour l’UE que pour les États-Unis, gros producteurs de gaz de schiste. La Russie fournit 40 % du gaz quand elle ne représente que 8 % des importations américaines de produits pétroliers russes, bruts ou raffinés.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a déjà poussé les cours du pétrole au plus haut depuis plus d'une décennie, dépassant les 100 $, alors que le gaz a repris sa spirale haussière, atteignant de nouveaux records.

La rédaction